
Communiqué de presse
Yverdon-les-Bains/Berne – 24 juin 2025
Statistiques d’intégrité: Trois CV sur quatre enjolivés, seulement une candidature sur cinq est entièrement conforme.
Poursuites, activités secondaires non déclarées et faux diplômes restent les principaux risques pour les employeurs en Suisse. Les Suisses alémaniques sont plus rigoureux et les banques s’en sortent mieux que les autres secteurs.
Aequivalent, première plateforme suisse de vérification d’antécédents, publie aujourd’hui son rapport annuel sur l’intégrité pour l’année 2024. L’analyse repose sur un nouveau sondage de 3 619 contrôles réalisés sur sa plateforme en ligne, incluant à la fois des vérifications pré-embauche et des vérifications durant la période d’emploi.
Les résultats confirment à nouveau que l’intégrité ne va pas de soi, même dans les secteurs les plus réglementés. De nombreux candidats continuent à enjoliver leur parcours ou à omettre des informations sensibles. Seulement 21 % des dossiers analysés ont pu être considérés comme entièrement conformes, un taux stable par rapport aux années précédentes. Ces chiffres démontrent l’importance des contrôles systématiques pour prévenir les erreurs de recrutement, les risques de réputation et les dommages financiers aux employeurs.
74 % des CV contiennent des informations inexactes
Dans un marché du travail suisse très concurrentiel, la tentation d’optimiser son profil est forte, surtout avec l’aide croissante d’outils basés sur l’intelligence artificielle. En 2024, 74 % des CV analysés présentaient des données erronées, incomplètes ou trompeuses, un chiffre identique à celui de 2023. Les expériences professionnelles sont les plus concernées, notamment en ce qui concerne les intitulés de poste, les périodes d’emploi ou les responsabilités mentionnées. Les diplômes et formations sont également concernés dans 28 % des cas, avec des exagérations ou des imprécisions. Cela inclut aussi les candidats ayant refusé de se soumettre au contrôle.
Autre constat marquant: dans plus de 70 % des cas, les CV ne correspondent pas aux profils LinkedIn, une discordance qui induit facilement les recruteurs en erreur lorsqu’ils s’appuient sur les réseaux sociaux comme première source d’information.
5 % des dossiers ne sont pas conformes
Dans 5 % des cas, les contrôles ont révélé une non-conformité claire, avec des informations volontairement fausses ou omises, remettant en cause la crédibilité du profil. Pour de nombreux employeurs, cela représente un signal d’alerte évident.
Le problème le plus fréquent reste la situation financière des candidats: 46 % des cas de non-conformité sont liés à des poursuites non déclarées. Dans la moitié de ces cas, la procédure a été identifiée grâce à une ancienne adresse, souvent absente du CV. Viennent ensuite les adresses imprécises (28 %), les activités secondaires non déclarées (18 %), les antécédents judiciaires (6 %) et les diplômes falsifiés (2 %).
26 % des candidats présentent un risque de conflit d’intérêts
Plus d’un quart des dossiers contrôlés ont révélé des activités accessoires ou des relations susceptibles d’entrer en conflit avec les intérêts de l’employeur. Il peut s’agir de participation à une entreprise personnelle ou de proches employés chez un concurrent, voire un fournisseur. Sans questions ciblées, ces situations passent souvent inaperçues. Au détriment de la loyauté, de la confidentialité ou de la conformité interne.
70 % des profils présentent un risque réputationnel
La réputation numérique des candidat·e·s devient de plus en plus un indicateur de risque. Ainsi, 70 % des profils en ligne analysés comportaient des éléments potentiellement préjudiciables, notamment la divulgation d’informations confidentielles, des propos discriminatoires ou des commentaires dénigrants sur d’anciens employeurs. Autre cas fréquent: des CV qui ne correspondant pas au profil LinkedIn. Pour les entreprises visibles ou soumises à des exigences réglementaires, ces risques peuvent être lourds – par exemple pour les postes exposés ou à responsabilité légale.
Quels sont les profils les plus fiables? Analyse par âge, sexe, région et secteur:
Âge: les candidat·e·s de plus de 55 ans sont les plus fiables
Les candidat·e·s de 55 ans et plus affichent un taux de correspondance de 45 % entre les informations déclarées et les résultats vérifiés, soit la meilleure performance observée. Ce taux tombe à 19 % chez les 25 à 54 ans et à seulement 14 % chez les moins de 25 ans.
Sexe: davantage de non-conformité chez les hommes
Les hommes omettent plus souvent des informations sensibles que les femmes: leur taux de non-conformité s’élève à 4,8 %, contre 4,2 % chez les femmes. Ces dernières présentent en revanche davantage d’inexactitudes. Ainsi, près de 20 % des dossiers féminins sont entièrement conformes, contre plus de 22 % pour les dossiers masculins.
Région: les Suisses alémaniques plus rigoureux
Les différences régionales sont nettes. Les candidat·e·s de Suisse alémanique obtiennent de meilleurs résultats que ceux et celles de Suisse romande. Leur taux de non-conformité est de 3,7 %, contre 5,2 % en Suisse romande, ce qui indique un niveau plus élevé de précision et de transparence.
Secteur: la finance sort du lot
Les banques affichent les meilleurs résultats, toutes catégories confondues, avec un taux de conformité 2,3 fois supérieur à la moyenne. Cela s’explique par des processus rigoureux et des contrôles réguliers dans ce domaine d’activité. En revanche, les taux de non-conformité restent stables entre les secteurs, variant entre 4 et 5 %. Les consultants externes présentent 9 % de risques en plus par rapport aux collaborateurs internes.
Les vérifications interviennent plus tard
Seuls 21 % des contrôles d’antécédents sont réalisés en amont, c’est-à-dire pendant la phase de short-list ou d’entretien. Dans 72 % des cas, le screening n’intervient qu’après l’acceptation de l’offre ou au début du processus d’onboarding. Par rapport aux années précédentes, les responsables RH semblent privilégier une accélération du recrutement – en repoussant l’évaluation des risques à un stade plus tardif. Par rapport à 2023, cela représente une hausse de 20 % des contrôles effectués après la signature du contrat.
«Ce modèle peut fonctionner, à condition d’être clairement annoncé dès le départ.», explique Michael Platen, fondateur d’Aequivalent. «Cela permet de limiter les risques sans ralentir le processus de recrutement. Les vérifications systématiques ne servent pas seulement à éviter les erreurs de recrutement, elles permettent aussi de garantir la conformité des dossiers RH.»
Les chiffres 2024 parlent d’eux-mêmes: l’instinct ne suffit plus. «Ne pas intégrer de contrôles d’antécédents, c’est faire des économies au mauvais endroit», souligne Michael Platen. «Car une erreur de recrutement coûte bien plus cher qu’un screening. Ce n’est plus uniquement une question de fraude, mais une démarche proactive pour bâtir une culture d’entreprise saine, transparente et durable. Inscrire l’intégrité en amont du processus RH renforce la sécurité mais aussi la culture d’entreprise.»
À propos de l’étude
Analyse basée sur 3 619 contrôles complets réalisés en 2024 via la plateforme Aequivalent.
Profil de l’échantillon:
- 64 % hommes, 36 % femmes
- 38 % suisses, 62 % étrangers
- Années de naissance: 1957–2009
- Secteurs: banque, aviation, assurance, commerce, IT, technologie, santé, énergie, éducation, sécurité, facility management, ONG, luxe, transport
- 95 % salariés, 5 % consultants externes
- Raisons: pré-embauche (pre-employment) et mise à jour du dossier RH (in-employment)
Le rapport détaillé est disponible sur demande pour les journalistes.
Pour plus d’informations, veuillez contacter: marketing@aequivalent.ch ou +41 24 524 30 02.
Date de publication : 24.06.2025
Auteur : L’équipe Marketing et Vente d’Aequivalent